Introduction

L’auteure de ce site est sage-femme indépendante et mère de trois enfants nés par césarienne. Forte de son expérience personnelle et des nombreux accompagnements effectués au niveau professionnel, la création d’un lieu d’information, de partage et d’échange s’est imposée au fil des années.

Le sujet du « vécu difficile de la césarienne » sort petit à petit de l’ombre du tabou, mais étant donné le nombre élevé de femmes concernées chaque jour, il devrait devenir un fait reconnu et, espérons-le, aussi une motivation pour améliorer la prise en charge émotionnelle des césariennes.

Ce site est le fruit d’un travail personnel et indépendant, ne recevant aucun soutien financier. Il est en évolution permanente et n’a rien perdu de son intérêt, malgré les nombreuses années passées. Vous pouvez aussi y contribuer en partageant votre vécu, vos expériences et vos souhaits. 

La première version de ce site date de septembre 2006 et l’actuelle version de octobre 2023.

<<< Rejoignez-moi sur FACEBOOK pour voir les dernières actualités >>>

Introduction

La césarienne en tant que mode d’accouchement prend de nos jours une place importante. En Suisse et dans certains pays voisins, depuis une vingtaine d’années au moins, plus d’un tiers des femmes (1/3) donnent naissance à leur bébé par cette voie opératoire. Des variations importantes du taux de césarienne sont cependant constatées selon les régions géographiques et le lieu d’accouchement public ou privé (allant de 15-20% jusqu’à 40-60%). Même les césariennes dites de convenance ou de « confort », donc sans indication médicale, sont rentrées dans les moeurs.

Si pour certaines femmes, la césarienne ne pose aucun problème d’acceptation et peut même être vécue comme un soulagement, pour d’autres cette voie de naissance est plus difficile à vivre et elles peuvent ressentir une frustration ou un sentiment d’échec, persistant parfois pendant de longues années.

Ce site a comme objectif premier de prendre en considération le vécu des césariennes par la femmepar l’enfant et par le père/co-parent. Il est important de se poser des questions sur l’impact de la césarienne sur la relation entre ces trois, sur le corps de la femme et de l’enfant, sur les risques encourus par cette intervention, mais également sur l’avenir obstétrical de la femme. Quels sont les effets secondaires sur sa santé, quelles sont les conséquences sur nos systèmes médicaux et plus largement sur l’avenir de l’obstétrique dans nos sociétés. 

Ensuite, il s’agit de vous offrir des pistes et des moyens d’aidepour mieux comprendre, mieux vivre et mieux récupérer physiquement et psychiquement après une césarienne.

En principe, la césarienne est une intervention chirurgicale dont l’objectif principal est de sauver la mère et/ou l’enfant quand l’accouchement par voie basse est d’emblée impossible ou le devient par la suite. Il existe des raisons très différentes pour décider d’une césarienne: certaines sont connues à l’avance, d’autres ne se révèlent qu’en cours de travail – avec des degrés d’urgence très variables. Il s’agit d’une porte de secours à utiliser en cas de danger et dans ce cadre, son utilité absolue et ses bénéfices ne se discutent pas. Par ailleurs, on ne peut que louer les progrès des techniques opératoires et de l’anesthésie pour que cela se passe le mieux possible du point de vue médical.

De l’autre côté, il n’est pas difficile d’imaginer ce que cette intervention peut parallèlement créer comme stress, angoisse, sentiment d’impuissance et de perte de contrôle voire peur de la mort, devant l’emprise majeure de l’équipe médicale, sans parler de la séparation éventuelle d’avec le nouveau-né et de la convalescence prolongée.

Introduction

La césarienne en tant que mode d’accouchement prend de nos jours une place de plus en plus importante. En Suisse et dans certains pays voisins, depuis une dizaine d’années déjà, un tiers des femmes (1/3) donnent naissance à leur bébé par cette voie opératoire. Des variations importantes du taux de césarienne ont cependant été constatées selon les régions géographiques et le lieu d’accouchement (allant de 15-20% jusqu’à 40-50%). Même les césariennes dites de convenance ou de confort, donc sans indication médicale, rentrent petit à petit dans les moeurs.

Si pour certaines femmes, la césarienne ne pose aucun problème d’acceptation et peut même être vécue comme une délivrance, pour d’autres cette voie de naissance est plus difficile à vivre et elles peuvent ressentir une frustration ou un sentiment d’échec, persistant parfois pendant de longues années.

Ce site a comme objectif premier de prendre en considération le vécu des césariennes par la femmepar l’enfant et par le père. Il est important de se poser des questions sur l’impact de la césarienne sur la relation entre ces trois, sur le corps de la femme et de l’enfant, sur les risques encourus par cette intervention, mais également sur l’avenir obstétrical de la femme. Quels sont les effets secondaires sur sa santé, quelles sont les conséquences sur nos systèmes médicaux et plus largement sur l’avenir de l’obstétrique dans nos sociétés. 

Ensuite, il s’agit de vous offrir des pistes et des moyens d’aide pour mieux comprendre, mieux vivre et mieux récupérer physiquement et psychiquement après une césarienne.

En principe, la césarienne est une intervention chirurgicale dont l’objectif principal est de sauver la mère et/ou l’enfant quand l’accouchement par voie basse est d’emblée impossible ou le devient par la suite. Il existe des raisons très différentes pour décider d’une césarienne: certaines sont connues à l’avance, d’autres ne se révèlent qu’en cours de travail – avec des degrés d’urgence très variables. Il s’agit d’une porte de secours à utiliser en cas de danger et dans ce cadre, son utilité absolue et ses bénéfices ne se discutent pas. Par ailleurs, on ne peut que louer les progrès des techniques opératoires et de l’anesthésie pour que cela se passe le mieux possible du point de vue médical.

De l’autre côté, il n’est pas difficile d’imaginer ce que cette intervention peut parallèlement créer comme stress, angoisse, sentiment d’impuissance et de perte de contrôle voire peur de la mort, devant l’emprise majeure de l’équipe médicale, sans parler de la séparation éventuelle d’avec le nouveau-né et de la convalescence prolongée.

L’Organisation Mondiale de la Santé ( OMS ) recommande un taux de césarienne allant de 10 à 15 %, y compris pour les centres hospitaliers universitaires qui gèrent un plus grand nombre de grossesses compliquées. Et même si cette recommandation date des années 80, elle garde sa valeur initiale et est confirmée dans des études récentes. N’oublions pas que certains pays scandinaves ou les Pays Bas maintiennent des taux de césarienne bien inférieurs à 20%, tout en obtenant d’excellents résultats au niveau de la santé de la mère et de l’enfant – facteurs déterminants pour justifier les moyens employés.

Les pays de l’Amérique du Sud ont des taux de césarienne nettement supérieurs à 50 % et à l’opposé, certains pays d’Afrique autour de 5 % ce qui est clairement insuffisant.

Si un certain nombre de césariennes est inévitable, comment éviter les interventions au-delà des taux recommandés que l’on pourrait appeler « inutiles »? Comment peut-on éviter une nouvelle intervention pour les enfants suivants et favoriser un AVAC, accouchement par voie basse après une césarienne?

Idéalement, deux axes de réflexion devraient être suivis en parallèle: tout d’abord la réflexion devrait se faire autour la prévention de la première césarienne et d’autre part, autour de la meilleure prise en charge globale possible à laquelle les femmes et leurs enfants peuvent prétendre. D’un point de vue réaliste et actuel, on pourrait imaginer la création d’un vrai réseau post-césarienne, car il est à craindre que dans un avenir proche, le nombre de césariennes ne diminuera que très lentement. 

Idéalement, deux axes de réflexion devraient être suivis en parallèle: tout d’abord la réflexion devrait se faire autour la prévention de la césarienne tout court et d’autre part, autour de la meilleure prise en charge possible à laquelle les femmes et leurs enfants peuvent prétendre. D’un point de vue réaliste et actuel, on devrait créer un vrai réseau post-césarienne, car il est à craindre que dans un avenir proche, le nombre de césariennes ne diminuera que très lentement. Depuis 2-3 ans, les chiffres sont plutôt stables à ce nouveau élevé et un début de débat est à noter.

Comme exemple extrême, on cite volontiers le Brésil avec un taux avoisinant les 80 %, pays où la césarienne semble faire partie du « life-style » moderne et est quasi systématique pour qui en a les moyens financiers. Une certaine image corporelle et un idéal de beauté féminine ainsi que la crainte d’abîmer la voie génitale par l’accouchement semblent être à l’origine de cette évolution.

Nous nous trouvons à un moment charnière de l’histoire des accouchements: nous pouvons penser que grossesse et naissance sont d’emblée à considérer comme « à haut risque » et les femmes d’aujourd’hui moins capables de donner naissance par voie vaginale. Dans ce cas, la voie abdominale opératoire peut être vue comme le moyen d’éviter tous les maux de l’accouchement vaginal. Ou de l’autre côté, nous pouvons nous donner les moyens de nous (re)positionner face à cette évolution et d’offrir aux femmes le temps et l’espace, l’intimité et la confiance nécessaires à la mise au monde de leurs enfants. La césarienne gardera ainsi toujours sa place indispensable de « sortie de secours ».

Mais cette réflexion devrait inclure tous les aspects de la médicalisation omniprésente autour de la grossesse et de l’accouchement. Et elle devrait surtout et d’abord se faire chez les futurs parents comme prise de conscience: avoir un enfant n’est pas à confondre avec l’acquisition d’un bien de consommation fourni avec mode d’emploi, garantie et service après vente. Même le plus grand nombre de tests, de contrôles et d’échographies pendant la grossesse ne garantissent pas l’arrivée du bébé parfait, mais peuvent au contraire engendrer beaucoup d’inquiétudes et mettre en veille le lien au foetus en attendant le « verdict » des résultats.

La manière dont l’enfant vient au monde est un moment décisif à ne pas négliger et pour lequel il vaut largement la peine de se forger une opinion, de s’informer des choix possibles et de décider en connaissance de cause. Ce n’est que le début du long processus – faire grandir nos enfants – qui exige des parents tous les jours des choix et des décisions pour le bien des enfants … et le leur.

Français